ARRÊTEZ LE MASSACRE !

Ruisseau Loc-Eguiner

Vendredi 7 octobre vers 22 heures un rejet de lisier conséquent (suite à une défaillance technique sur une station d’épuration porcine) s’est écoulé dans le ruisseau de LOC EGUINER PLOUDIRY à quelques centaines de mètres en aval des zones de source. Compte tenu du faible niveau d’étiage de ce début octobre, la mortalité a été massive jusqu’à la confluence de l’ELORN : Truitelles de l’année, truites adultes, chabots, vairons, loches, tacons, toute la faune piscicole a été détruite. Après les pollutions de juin 2011, de septembre 2012, de décembre 2015, la pollution plus limitée de mai 2016, c’est donc une énième hécatombe sur ce splendide affluent du cours inférieur de L’ELORN. A chaque fois ces pollutions proviennent de porcheries industrielles… pourtant équipées de stations d’épuration. Ce que le langage technique et administratif qualifie avec pudeur de « pollution accidentelle » !

La capacité de récupération de ces affluents est stupéfiante car à chaque pollution des centaines, des milliers de truites et de truitelles sont tuées. Comme il n’existe pas de génération spontanée, chacun doit être conscient que c’est toute la rivière qui subit les conséquences de ces rejets à répétition.

En effet, après chaque mortalité et après quelques mois ou semaines de forts débits, le ruisseau se « nettoie »‘ et la nature ayant « horreur du vide »‘ les géniteurs de la rivière principale, en l’occurrence l’ELORN, remontent pondre dans ces cours d’eau frayères en période de reproduction. Hélas, les populations de truitelles issues de ces pontes sont à chaque fois anéanties, de même que les truites adultes qui n’ont pas dévalé dans la rivière « d’origine ». Autre conséquence, au fil des ans, la rivière n’est plus alimentée par les juvéniles issues de l’affluent nurserie et s’appauvrit sur de grandes longueurs .

Ces pollutions à répétition agissent donc comme de véritables » pompes  » qui aspirent les populations piscicoles de la grande rivière et perturbent l’équilibre de plusieurs dizaines de kilomètres de cours d’eau. Outre les truites, les pontes des saumons sont systématiquement détruites sans compter toutes les autres espèces piscicoles (chabots, vairons, anguilles…). La brigade de gendarmerie de LANDERNEAU mène l’enquête.

Des responsables de l’AAPPMA – écœurés mais plus que jamais déterminés – ont donc passé une partie du week-end à tenter de mesurer l’étendue de ce désastre et se posent, entre autre, la question du lessivage du ruisseau aux prochaines crues. En effet, les résidus de cette pollution s’étant déposés sur toute la longueur du ruisseau du fait de la faiblesse des débits (absence de dilution), n’y a t’il pas un risque de nouvelle pollution en aval dès le retour des pluies ?

Cette énième pollution avec mortalité piscicole pose encore une fois la problématique des stations d’épuration des élevages (un comble !) qui constituent de véritables bombes à retardement sur nos cours d’eau, d’autant que ces équipements vieillissent au fil des ans.

Cette situation n’est plus tolérable ni acceptable car après chaque pollution la question est de savoir, non pas si une nouvelle pollution aura lieu mais quand elle aura lieu ! Nos rivières sont telles vouées à devenir les réceptacles des déchets des élevages industriels – sans compter bien entendu les problèmes de qualité des eaux sur des rivières qui alimentent des centaines de milliers de consommateurs ? Il serait temps que les décideurs en charge des rivières et de la qualité des eaux prennent la mesure de cette lourde problématique, notamment à l’heure de la révision du SAGE ELORN !

L’AAPPMA va constituer un dossier de fond qui sera transmis à tous les organismes concernés (élus, administrations…) qui retracera l’historique de ce véritable jeu de massacre depuis de nombreuses années sur plusieurs de nos affluents.

Affaire à suivre avec d’autres dossiers chauds sur lesquels nous reviendrons / le gardiennage, le quota castillon « ‘délirant », la prédation des cormorans, le comportement irresponsable de nombreux pêcheurs sur le lac du DRENNEC ! Comme on le voit, une fin 2016 agitée !

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