La salmoniculture expérimentale du QUINQUIS a été mise en place en 1977 dans le cadre d’un programme associant l’association de pêche (l’actuelle AAPPMA de L’ELORN) L’APPSB (Association Pour la Protection du Saumon en Bretagne et Basse Normandie, l’actuelle EAU ET RIVIERES DE BRETAGNE) et un organisme de recherche le CNEXO-COB, aujourd’hui L’IFREMER.
L’objectif était de mettre au point une production de smolts, aptes à revenir dans leur rivière d’origine. Une technique qui à l’époque n’était pas maîtrisée en France. Une production annuelle de IO OOO smolts est désormais opérationnelle après une dizaine d’années d’expérimentation. Elle est assurée par un salarié de l’AAPPMA qui a suivi cette expérience depuis l’origine.
La production est limitée par le débit du ru du QUINQUIS affluent de l’ELORN d’où une production modeste mais qui correspond à la perte de production de saumons juvéniles suite à la construction du barrage du DRENNEC ( lac qui contribue à l’alimentation de plus de 3OO OOO Finistériens). En effet, ce barrage mis en service en 1981 sur le cours supérieur de L’ELORN n’a pu être équipé d’un dispositif de franchissement. En compensation et après étude d’impact (faculté des sciences de Brest) la perte de production naturelle, suite à l’ennoiement des frayères, a été chiffrée à IO OOO smolts/An (1). Une somme correspondant au coût de cette production annuelle, assurée par notre AAPPMA, est versée par le SYNDICAT DE BASSIN DE L ELORN.
Chaque année, IO à 15 géniteurs sauvages sont prélevés dans l’ELORN pour récupérer 15 à 2O OOO œufs. Avant leur lâcher (généralement début avril) tous les smolts sont préalablement marqués par ablation de l’adipeuse .
Les poissons adultes, sans adipeuse, qui retournent dans l’ELORN après un ou deux hivers passés en mer sont identifiés grâce au système vidéo comptage installé à KERHAMON. Les taux de retour annuel varie de O,5 % à 3 %. (pour plus de précisions sur le nombre de poissons issus de la salmoniculture voir chapitre station de comptage de Kerhamon ….)
(1) Cette évaluation correspondait aux connaissances techniques et scientifiques de l’époque qui surestimaient la réalité de la production naturelle en jeunes saumons du fait de l’ennoiement des zones de frayères sous les eaux du lac. A l’inverse, elle a complètement occulté l’impact de la construction du barrage sur les populations d’anguilles, de truites fario, ainsi que l’impact sur les zones de frayères en aval. En effet, si globalement le lac permet de soutenir les débits en période d’étiage (impact positif sur toute la rivière) on observe depuis plus d’une décennie une quasi désertion des zones de frayères par les saumons (voir chapitre les frayères…. sur environ 3 km en aval… jusqu’au niveau de la pisciculture industrielle du LAUNAY qui constitue un véritable point de blocage aux migrations en période de remplissage du lac (novembre/décembre). Ainsi, une des meilleures zones de frayères de l’ELORN est elle devenue improductive. En conclusion, l’évaluation du véritable impact du barrage sur la faune piscicole ne pouvait donc en aucun cas se limiter à la zone amont du lac et aux seules surfaces de frayères à saumons, ennoyées suite à sa construction.