Comme l’an dernier à pareille époque, nous trouvons des géniteurs morts, saumons et truites (voir photo ci après) avant même de s’être reproduit.
Une telle situation avant reproduction est peu courante, nous ne l’avions plus constatée depuis le début des années 8O. Rappelons qu’en situation « normale » des mortalités massives sont bien observées chez saumon atlantique (surtout chez les mâles) mais APRES LA PERIODE DE REPRODUCTION.
De plus, à titre de comparaison , si des mortalités des années 80 avaient été observées c’était lors d’automnes secs et sur des stocks de poissons plus importants que les stocks actuels (moins de 6OO saumons remontés en 2O19 contre 1 OOO à 1 5OO géniteurs il y a 4 décennies)
Ce phénomène survenant cet automne par fortes eaux et sur un stock de poisson déjà fragilisé est donc très préoccupant voir inquiètant pour
l’avenir d’une espèce de poisson migrateur déjà classée menacée par L’UICN (Union Internationale pour la conservation de la nature).
Déjà l’an dernier, suite à ces mortalités d’avant reproduction (1) nous avions logiquement inventorié le plus faible nombre de frayères jamais
enregistré depuis le début de nos comptages (fin des années 7O). Ce déficit de « nids » s’est d’ailleurs tout aussi logiquement traduit en septembre dernier par des IA (indices d’abondance sur les juvéniles O+)
parmi les plus bas relevés depuis la mise en place de ce protocole sur l’ELORN en 1998.
Nous nous acheminons donc vers le même scénario pour la reproduction 2O19/2O2O.
Nous disposerons d’une première indication intéressante d’ici un mois après comptage des frayères (sauf si ces opérations sont impossibles du fait du niveau d’eau).
Tous les voyants dont nous disposons à ce jour (comptage de frayères, densités de juvéniles, taux de retour des adultes après le cycle marin, informations provenant d’autres pays, notamment d’Outre Manche) laissent à penser que les remontées de saumons seront en berne à partir de 2O21 et il y a fort à parier que cette situation concernera toute l’aire de répartition du saumon atlantique.
S’agissant de la truite fario, eu égard au bon état des populations en rivière, ces mortalités sont beaucoup moins préoccupantes.
(1) pour la première fois depuis la mise en service de la pisciculture
du QUINQUIS- du fait d’un déficit de géniteurs en décembre 2O18 – nous
produirons moins de 5 OOO smolts en 2O2O.