MISSION ACCOMPLIE

 

Avant 

Après

Cinq mardi après midi pour 4 à 5 volontaires, salarié de l’association compris, dont l’appui du propriétaire riverain, auront été nécessaires pour parvenir à dégager le lit mineur de l’Elorn, complètement obstrué par un hêtre vénérable victime d’un fort coup de vent durant la tempête Mathis dans la nuit du 30 au 31 mars 2023.

CHUTE D’UN GEANT !

DE L’IMPORTANCE DES BERGES… VERS UN PARCOURS VITRINE AU QUINQUIS

Au cours des 2 dernières décennies, les berges de nos cours d’eau se sont considérablement dégradées. L’origine de cette dégradation est multiple ; berges fragilisées par les rats musqués (ondatra) apparus dans les années 6O dans notre région, puis plus tardivement par un nouvel envahisseur de forte taille le ragondin. Parallèlement, une végétation arbustive rivulaire peu dense, l’arasement de milliers de kms de talus, l’évolution des pratiques culturales  –  maïs, plus récemment de la pomme de terre – l’artificialisation croissante du territoire … ont favorisé le ruissellement et l’érosion amplifiés vraisemblablement par l’évolution des régimes de crues. Les berges n’ont pas résisté à ce traitement de choc et par endroit le lit mineur de nos rivières s’est considérablement élargi  de plusieurs mètres (parfois jusqu’à 3 à 5 mètres, c’est particulièrement le cas sur le cours inférieur de l’ Elorn (aval de Landivisiau). Cet élargissement du lit a = pour conséquence de favoriser l’homogénéisation du substrat, envasement ensablement avec un impact direct sur la reproduction des salmonidés et la richesse en invertébrés mais également sur la qualité des eaux du fait de la baisse de la lame d’eau. Seuls les goujons semblent profiter de cette évolution et ce n’est pas un hasard si l’espèce est désormais bien présente sur l’Elorn aval.

Le rôle des berges en bon état ou plus précisément des sous berges avec un système racinaire de qualité  conditionne pour une bonne part la richesse d’un cours d’eau à truites. Il convient donc, autant que faire se peut, de les restaurer au moins partiellement ce qui n’est pas une mince affaire.

En effet, L’opération mobilise beaucoup de main d’oeuvre et parfois des moyens matériels (tracto pelle).
 Depuis plus de deux décennies que nous assurons ces opérations de restauration des berges, force est cependant de constater, même en intervenant dans les règles de l’art, que les opérations classiques de fascinage résistent rarement dans le temps (1). Après maints essais nous sommes parvenus cependant à un résultat encourageant. Un des principes de base, d’une part n’est pas de « remonter la berge à son niveau initial » surtout si celles ci dépasse le mètre et d’autre part de resserrer le lit mineur à sa largeur initiale, surtout si celui s’est élargi de plusieurs mètres.

L’intervention consiste donc  à étager le fascinage à base de troncs et de branchages, tassés et  bloqués par des pieux de bois à un niveau qui permettent aux hautes eaux, (voir photo) (sur les zones de radiers) 3O à 4O cm de haut suffit généralement afin que les particules fines transportées lors des crues viennent se déposer sur ce « lit végétal » parfois il est utile de maintenir le tout par une  de coco. En année 2, au printemps suivant,  on aura tout loisir de semer de la fétuque et graminées naturelles sur cette banquette de vase et d’y adjoindre des pousses de saules pour maintenir l’ensemble.

C’est en procédant de la sorte que nous sommes intervenus depuis 2O22 sur le parcours mouche amont du Quinquis. L’opération est complétée par la pose de rochers pour diversifier le lit très ensablés sur ce tronçon.

L’idéal eut été de procéder à des inventaires piscicoles avant et après aménagements ce qui n’est pas toujours facile à programmer avec l’ensemble des partenaires concernés (Fédération, OFB). Ceci étant de nombreuses études menées, tant en France qu’à l’étranger ont démontré l’impact positif de ces travaux sur l’évolution des populations de truites fario.

JOLI MOIS DE MAI

En mai la nature explose et c’est un des meilleurs mois de l’année pour les adeptes de la pêche à la mouche.

 Après un hiver et un début de printemps bien arrosés, les débits de l’Elorn sont au top (pourvu que çà dure !) et les éclosions de grosses éphémères débutent.  Dame fario est de plus en plus active.

 Des habitués de la rivière nous ont part de belles parties de pêche, tant en nombre qu’en taille.

 L’ Elorn reste un cours d’eau de qualité pour la truite, malgré la prédation opérée par le grand cormoran et autres atteintes environnementales.  Cette richesse salmonicole est un sujet de grande
satisfaction et un encouragement pour les gestionnaires du cours d’eau, d’autant que les sujets de satisfaction dans le domaine de la biodiversité se font hélas de plus en plus rares, notamment lorsqu’on observe l’écroulement des montaisons de saumons de printemps. Un phénomène observé dans tous les pays de l’ouest de l’Espagne jusqu’en Ecosse.

DERNIERS CHIFFRES DES MIGRATIONS A KERHAMON

QUATRE saumons de printemps sont passés la station de Kérhamon sur l’Elorn durant cette semaine soit un total provisoire au 20 mai inclus, de 37 saumons sur l’Elorn (rappel 48 en 2022 et de 37 à 245 lors des années précédentes, à la même date) : cette migration de saumons de printemps ne décolle pas de son statut de plus faible observée à cette date.

 

En revanche la remontée des aloses a connu sa meilleure semaine avec près de 90 individus, dont un pic de passage de près de 60 individus durant l’AM du 19 mai (cf. images d’un mâle de 43cm environ et d’une femelle de 57cm). Avec 236 individus à cette date, cet effectif  est d’ores et déjà supérieur à celui de l’an passé : quel que soit la fin de migration, ces 2 années sortent l’Elorn d’une moyenne sur la dernière décade de moins de 80 individus.

 

Avec 226 smolts en dévalaison comptés à la passe, la migration s’achève sur la plus faible observée pour ces juvéniles (rappel 1 736 à la même date en 2022; de 383 à 2500 à la même date les autres années).

UN RENDEZ VOUS RATE !

Déception suite à l’émission de France 5  « C POLITIQUE »  de dimanche soir 21 mai, annoncée dans notre dernière actu.

 Le débat entre les vieux militants associatifs qui oeuvrent sur les rivières depuis les années 7O (Eau et Rivières de Bretagne et AAPPMA) et les jeunes défenseurs de l’environnement n’a pas véritablement eu lieu et après deux journées de tournage sur le STER GOZ et LE LEGUER on pouvait en attendre mieux.

 Peut être s’agissait il au final d’une incompréhension et d’un « calage » trop approximatif, avec les journalistes, sur les objectifs de cette émission dont le thème nous paraissait pourtant prometteur et au coeur des enjeux environnementaux du moment. A l’évidence l a présence d’un représentant d’Eau et rivières s’imposait sur le plateau.

Pour autant, « l’actrice » principale de la soirée, Camille Etienne, nous a semblé à la hauteur.

UN RENDEZ-VOUS TV A NE PAS MANQUER

Dimanche 21 MAI à 18 H 3O, sur France 5,  dans son excellente émission , « CPOLITIQUE » abordera le thème de l’écologie et les différentes approches entre les jeunes militants d’aujourd’hui et les vieille barbes d’Eau et Rivières de Bretagne et de l’AAPPMA de l’Elorn, toujours présents après plus d’un demi siècle de lutte sur le terrain  pour la protection de l’eau, des  rivières, du saumon atlantique et de la truite fario.

A priori un débat intéressant à ne pas rater.

SILENCE DANS LES CHAMPS

Fils de paysans bretons Nicolas Legendre est journaliste au Monde. »Silence dans les champs » est le fruit de sept ans de travail durant lesquels l’auteur a recueilli près de trois cents témoignages, au
sein de la profession agricole, chefs d’entreprises, salariés et cadres de coopératives, techniciens, syndicalistes, fonctionnaires, élus locaux, régionaux et nationaux, ministres, anciens ministres, militants environnementalistes…

Pour tous ceux qui se battent pour la défense des rivières, de l’eau et des salmonidés en Bretagne (et ailleurs) à lire absolument. Un livre de chevet en premier lieu pour la relève militante environnementaliste car cet ouvrage est un « morceau d’histoire » de notre Région que nul doit ignorer car pour savoir où l’on veut aller il faut savoir d’où l’on vient !

« une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France ; la Bretagne » qui confirme ce que nombre d’entre nous vivons sur le terrain depuis des décennies.

Nul doute que l’ouvrage va faire « du reuz » dans certaines « chaumières ».

Edition Arthaud, 20 euros

POLLUTIONS A LA UNE AU TRIBUNAL DE BREST

Le pôle régional spécialisé dans les atteintes à l’environnement a siégé pratiquement durant 7 heures non stop, jeudi dernier 4 mai à Brest pour juger des pollutions de la Penzé et de La Flèche (pollutions du 16 O7 et du 23 décembre 2021) voir nos actualités de 2021…….
http://www.elorn-aappma.com/2021/07/29/nouvelles-estivales-en-vrac/

Pour notre part, nous étions concernés par les pollutions (récurrentes) de la Flèche pour laquelle nous nous sommes constitués partie civile et nos voisins de l’AAPPMA de Morlaix par celle de la Penzé.

Les pollueurs n’ont pas passé une journée particulièrement agréable à la barre, face à des magistrats de plus en plus pointus sur ce type de dossiers.

 Les jugements ont été mis en délibéré jusqu’au 29 juin;

A suivre donc.  Nous aurons l’occasion de développer ces sujets sensibles qui défrayent régulièrement la chronique, plusieurs dizaines de pollutions agricoles ayant entraîné le plus souvent de fortes mortalités de poissons dans le département au cours de ces dernières années.

Nous attendons des jugements exemplaires, tant au civil qu’au pénal. Nous restons mobilisés et  déterminés pour faire reconnaître les principes des dommages écologiques graves, Une démarche technique, complexe et chronophage que nous développons en lien avec de multiples partenaires associatifs ; la fédération départementale des AAPPMA, les AAPPMA voisines (les Abers, Daoulas, Morlaix), Eau et Rivières de Bretagne mais également des bureaux d’études spécialisés.

SAUMONS DE PRINTEMPS : ON TOUCHE  (presque) LE FOND ?.

Image d’archive de la station de vidéo comptage de Kerhamon représetant 3 saumons remontant le courant en 2020.

 11 saumons de printemps enregistrés au vidéo comptage de Kerhamon à la mi avril ! Même si quelques migrateurs ont franchi les grilles, cet échappement concerne un petit nombre de poissons. La grande question qui se pose ; la  migration printanière 2O23 va t’elle toucher le fond ?

 Certes en 2014 nous étions à peu près dans la même situation qui c’était fortement améliorée en mai. Espérons qu’il en soit de même en 2023.  Ce serait une heureuse surprise pour ne pas dire un miracle dans un contexte général très préoccupant dans la plupart des pays.