LA BARRE DES 400 ALOSES FRANCHIE

ALOSES précédées de truites farios

Avec 428 aloses comptés à la vidéo, 2023 sera sans doute la meilleure année enregistrée à KERHAMON depuis la mise en place de la station. La barre des 5OO poissons sera t’elle atteinte ?

Le bilan est beaucoup moins satisfaisant concernant le saumon, tant les poissons de printemps dont la migration s’achève  (57 PHM) que les castillons car avec 5 poissons à la mi juin, le bilan est très préoccupant… sauf à ce que la saison 2023 soit tardive. Nous serons fixés à la prochaine grande marée. D’ici là croisons les doigts !

1O truites de mer (finnock) à ce jour

 RESTAURATION DU TRAONIG KERNE … SUITE

18 volontaires (1) se sont retrouvés samedi 17 juin dans la vallée du Traonig Kerné, affluent de la Flèche, enfoui sous les broussailles et une végétation rivulaire excessive.

Cette opération, sous maîtrise d’ouvrage du Syndicat de bassin du Bas-Léon et dans le prolongement du programme 2O22,  a permis la remise en état de  la totalité  ce magnifique ruisseau frayère. Reste à traiter une section médiane de 2OO mètres environ-  au titre de la continuité écologique –  car le passage d’un chaos rocheux suite aux fortes crues des dernières années, constitue un  obstacle  infranchissable pour les géniteurs farios de petite taille (2).

Cette restauration sera réalisée par entreprise sous la conduite du syndicat de bassin.

Ainsi sera rétablie la libre circulation des migrateurs mais également loches, chabots, vairon, sur cet affluent qui a par ailleurs subi de fortes pollutions agricoles au cours des dernières années. Rappelons que suite à nos plaintes,  des procédures contentieuses sont en cours. A suivre donc.

(1) Merci à l’AAPPMA de Daoulas et à son président, Jean Robert DUPONT, pour leur participation à ce chantier

(2) quelques géniteurs de truites de mer aux capacités de nage exceptionnelles, on réussi à franchir cet impressionnant chaos, 4 frayères ayant été dénombrées en décembre 2O22.

ELORN  RIVIERE JOLIE !

Ne boudons pas notre plaisir lorsque les nouvelles sont bonnes… ce qui est hélas de nos jours de moins en moins fréquent dans le domaine environnemental.

En cette fin de printemps, malgré l’ensoleillement persistant, les fonds de l’Elorn y compris sur  le cours inférieur et de la plupart de ses affluents, présentent un aspect  engageant, de beaux  champs de renoncules en fleur et un substrat quasi exempt d’algues filamenteuses.

 Cette tendance à l’amélioration (au plan visuel) , malgré les conditions météo favorisant le développement algal, peut être observée depuis 3/4 ans années alors que voici pas si longtemps, les fonds de la rivière présentaient en mars avril mai et parfois jusqu’en juin un aspect visqueux, gluant qui « disparaissait » partiellement avec l’apport du soutien d’étiage du lac du Drennec.

 Quelle est la raison de cette évolution ? Pour l’instant nous sommes incapables de répondre à cette question et il conviendra de regarder de près les résultats des analyses, notamment les teneurs en sels nutritifs.

Espérons que cette heureuse situation persiste – ce qui n’est pas garanti selon la pluviométrie – car c’est un régal de pêcher dans de telles conditions.

  Les truites sont de sortie, tout particulièrement les truitelles qui abondent sur certains tronçons.   Par contre, les plus beaux poissons sont boudeurs et peu actifs. Il est vrai que les vents d’est 
desséchants ne constituent pas les conditions les plus favorables.

MISSION ACCOMPLIE

 

Avant 

Après

Cinq mardi après midi pour 4 à 5 volontaires, salarié de l’association compris, dont l’appui du propriétaire riverain, auront été nécessaires pour parvenir à dégager le lit mineur de l’Elorn, complètement obstrué par un hêtre vénérable victime d’un fort coup de vent durant la tempête Mathis dans la nuit du 30 au 31 mars 2023.

CHUTE D’UN GEANT !

DE L’IMPORTANCE DES BERGES… VERS UN PARCOURS VITRINE AU QUINQUIS

Reconstitution d’une banquette de berge sur environ  2 mètres de large et 3O à 5O cm en hauteur

Au cours des 2 dernières décennies, les berges de nos cours d’eau se sont considérablement dégradées. L’origine de cette dégradation est multiple ; berges fragilisées par les rats musqués (ondatra) apparus dans les années 6O dans notre région, puis plus tardivement par un nouvel envahisseur de forte taille le ragondin. Parallèlement, une végétation arbustive rivulaire peu dense, l’arasement de milliers de kms de talus, l’évolution des pratiques culturales  –  maïs, plus récemment de la pomme de terre – l’artificialisation croissante du territoire … ont favorisé le ruissellement et l’érosion amplifiés vraisemblablement par l’évolution des régimes de crues. Les berges n’ont pas résisté à ce traitement de choc et par endroit le lit mineur de nos rivières s’est considérablement élargi  de plusieurs mètres (parfois jusqu’à 3 à 5 mètres, c’est particulièrement le cas sur le cours inférieur de l’ Elorn (aval de Landivisiau). Cet élargissement du lit a  pour conséquence de favoriser l’homogénéisation du substrat, envasement, ensablement avec un impact direct sur la reproduction des salmonidés et la richesse en invertébrés mais également sur la qualité des eaux du fait de la baisse de la lame d’eau. Seuls les goujons semblent profiter de cette évolution et ce n’est pas un hasard si l’espèce est désormais bien présente sur l’Elorn aval.

Le rôle des berges en bon état ou plus précisément des sous berges avec un système racinaire de qualité  conditionne pour une bonne part la richesse d’un cours d’eau à truites. Il convient donc, autant que faire se peut, de les restaurer au moins partiellement ce qui n’est pas une mince affaire.

En effet, L’opération mobilise beaucoup de main d’oeuvre et parfois des moyens matériels (tracto pelle).

Un aménagement gourmand en main d’oeuvre

 

Depuis plus de deux décennies que nous assurons ces opérations de restauration des berges, force est cependant de constater, même en intervenant dans les règles de l’art, que les opérations classiques de fascinage résistent rarement dans le temps. Après maints essais, nous sommes parvenus cependant à un résultat encourageant. Un des principes de base, d’une part n’est pas de « remonter la berge à son niveau initial » surtout si celles ci dépasse le mètre et d’autre part de ne pas resserrer le lit mineur à sa largeur initiale (voir photos ci-dessus). 

L’intervention consiste donc  à étager le fascinage à base de troncs et de branchages, tassés et  bloqués par des pieux de bois à un niveau qui permettent aux hautes eaux, (voir photo) (sur les zones de radiers). Une hauteur de fascinage de 3O à 4O cm suffit généralement afin que les particules fines transportées lors des crues viennent se déposer sur ce « lit végétal » parfois il est utile de maintenir le tout par une  bâche végétale . En année 2, au printemps suivant,  on aura tout loisir de semer de la fétuque et graminées naturelles sur cette banquette de vase et d’y adjoindre des pousses de saules pour maintenir l’ensemble.

C’est en procédant de la sorte que nous sommes intervenus depuis 2O22 sur le parcours mouche amont du Quinquis. L’opération est complétée par la pose de rochers pour diversifier le lit très ensablé sur ce tronçon.

L’idéal eut été de procéder à des inventaires piscicoles avant et après aménagements ce qui n’est pas toujours facile à programmer avec l’ensemble des partenaires concernés (Fédération, OFB). Ceci étant de nombreuses études menées, tant en France qu’à l’étranger ont démontré l’impact positif de ces travaux sur l’évolution des populations de truites fario.

Autre avantage de ces aménagements, ils constituent des caches souvent salvatrices pour la faune piscicole victime de la prédation, tout particulièrement celle du grand cormoran.

JOLI MOIS DE MAI

En mai la nature explose et c’est un des meilleurs mois de l’année pour les adeptes de la pêche à la mouche.

 Après un hiver et un début de printemps bien arrosés, les débits de l’Elorn sont au top (pourvu que çà dure !) et les éclosions de grosses éphémères débutent.  Dame fario est de plus en plus active.

 Des habitués de la rivière nous ont part de belles parties de pêche, tant en nombre qu’en taille.

 L’ Elorn reste un cours d’eau de qualité pour la truite, malgré la prédation opérée par le grand cormoran et autres atteintes environnementales.  Cette richesse salmonicole est un sujet de grande
satisfaction et un encouragement pour les gestionnaires du cours d’eau, d’autant que les sujets de satisfaction dans le domaine de la biodiversité se font hélas de plus en plus rares, notamment lorsqu’on observe l’écroulement des montaisons de saumons de printemps. Un phénomène observé dans tous les pays de l’ouest de l’Espagne jusqu’en Ecosse.

DERNIERS CHIFFRES DES MIGRATIONS A KERHAMON

QUATRE saumons de printemps sont passés la station de Kérhamon sur l’Elorn durant cette semaine soit un total provisoire au 20 mai inclus, de 37 saumons sur l’Elorn (rappel 48 en 2022 et de 37 à 245 lors des années précédentes, à la même date) : cette migration de saumons de printemps ne décolle pas de son statut de plus faible observée à cette date.

 

En revanche la remontée des aloses a connu sa meilleure semaine avec près de 90 individus, dont un pic de passage de près de 60 individus durant l’AM du 19 mai (cf. images d’un mâle de 43cm environ et d’une femelle de 57cm). Avec 236 individus à cette date, cet effectif  est d’ores et déjà supérieur à celui de l’an passé : quel que soit la fin de migration, ces 2 années sortent l’Elorn d’une moyenne sur la dernière décade de moins de 80 individus.

 

Avec 226 smolts en dévalaison comptés à la passe, la migration s’achève sur la plus faible observée pour ces juvéniles (rappel 1 736 à la même date en 2022; de 383 à 2500 à la même date les autres années).

UN RENDEZ VOUS RATE !

Déception suite à l’émission de France 5  « C POLITIQUE »  de dimanche soir 21 mai, annoncée dans notre dernière actu.

 Le débat entre les vieux militants associatifs qui oeuvrent sur les rivières depuis les années 7O (Eau et Rivières de Bretagne et AAPPMA) et les jeunes défenseurs de l’environnement n’a pas véritablement eu lieu et après deux journées de tournage sur le STER GOZ et LE LEGUER on pouvait en attendre mieux.

 Peut être s’agissait il au final d’une incompréhension et d’un « calage » trop approximatif, avec les journalistes, sur les objectifs de cette émission dont le thème nous paraissait pourtant prometteur et au coeur des enjeux environnementaux du moment. A l’évidence l a présence d’un représentant d’Eau et rivières s’imposait sur le plateau.

Pour autant, « l’actrice » principale de la soirée, Camille Etienne, nous a semblé à la hauteur.

UN RENDEZ-VOUS TV A NE PAS MANQUER

Dimanche 21 MAI à 18 H 3O, sur France 5,  dans son excellente émission , « CPOLITIQUE » abordera le thème de l’écologie et les différentes approches entre les jeunes militants d’aujourd’hui et les vieille barbes d’Eau et Rivières de Bretagne et de l’AAPPMA de l’Elorn, toujours présents après plus d’un demi siècle de lutte sur le terrain  pour la protection de l’eau, des  rivières, du saumon atlantique et de la truite fario.

A priori un débat intéressant à ne pas rater.

SILENCE DANS LES CHAMPS

Fils de paysans bretons Nicolas Legendre est journaliste au Monde. »Silence dans les champs » est le fruit de sept ans de travail durant lesquels l’auteur a recueilli près de trois cents témoignages, au
sein de la profession agricole, chefs d’entreprises, salariés et cadres de coopératives, techniciens, syndicalistes, fonctionnaires, élus locaux, régionaux et nationaux, ministres, anciens ministres, militants environnementalistes…

Pour tous ceux qui se battent pour la défense des rivières, de l’eau et des salmonidés en Bretagne (et ailleurs) à lire absolument. Un livre de chevet en premier lieu pour la relève militante environnementaliste car cet ouvrage est un « morceau d’histoire » de notre Région que nul doit ignorer car pour savoir où l’on veut aller il faut savoir d’où l’on vient !

« une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France ; la Bretagne » qui confirme ce que nombre d’entre nous vivons sur le terrain depuis des décennies.

Nul doute que l’ouvrage va faire « du reuz » dans certaines « chaumières ».

Edition Arthaud, 20 euros