Les jeunes smolts ont été élevés durant 18 mois au Quinquis
Une fois relâchés, ils dévaleront le cours d’eau direction l’Atlantique Nord
Jeudi 13 avril, environ 10000 smolts issus de la salmoniculture du Quinquis ont quitté leurs bassins pour rejoindre l’Elorn, direction l’Atlantique Nord.
Les premiers rescapés de cette incroyable odyssée marine seront de retour durant l’été 2O24 sous forme de castillons (1) (de 5O à 67 cm 1 Kg à 2 K 5OO kg) après un hiver passé en mer (1HM). Les poissons ayant effectué un séjour marin de 2 hivers (PHM) reviendront au printemps 2O25 sous forme de saumons de printemps de 65 cm à 8O/ 9O cm environ (3 kg à 5/6 kgs voir +). Les gros saumons de 3 hivers de mer ont pratiquement disparu (poisson de 1 mètre et parfois plus de 1O Kg).
Le taux de retour de smolts produits en pisciculture est au maximun de l’ordre de 3 à 4 %. Pour les smolts sauvages, aujourd’hui au delà de 5 %;
Au cours de ces dernières décennies, le taux de survie marin s’est écroulé. Dans les années 70, il était de l’ordre de 15 %, parfois jusqu’à 20 % !. En cause l’impact du réchauffement climatique et plus encore la raréfaction des poissons fourrage base de nourriture du saumon (et de bien d’autres espèces) du fait de la scandaleuse pêche pratiquée, entre autre par les Danois (farine de poissons pour alimenter notamment les élevages intensifs de saumons Norvégiens). Plus de 3 kg de poisson fourrage sont nécessaire pour produire 1 kg de saumon dans ces « fermes »; Elles sont à l’origine d’un véritable désastre écologique pour les populations de saumons sauvages sur de nombreuses rivières Norvégiennes (voir entre autre problème parasitaire Gyrodactylus Salaris) mais également en Ecosse. Les populations de truites de mer sauvages sont également touchées.
La production de smolts au Quinquis, mis au point SUR CE SITE par les scientifiques du CNEXO-COB (1) à la fin des années 7O est assurée par les salariés et les bénévoles de l’AAPPMA Elle est financée dans le cadre de la compensation, versée par le syndicat de bassin de l’Elorn, liée au barrage du Drennec dont la construction (1981) a ennoyé les frayères ou zones de reproduction du saumon (et de la truite (3). Les smolts du Quinquis sont identifiés par ablation de l’ adipeuse, petite excroissance graisseuse située entre la nageoire caudale et la dorsale, ce qui permet de les identifier lors de la passage devant la caméra à la station de Kerhamon.
(1) ou saumon d’été, grisle en anglais, gwennig en Breton
(2) CNEXO-COB ; Centre National d’Exploitation des Océans, Centre Océanologique de Bretagne, aujourd’hui l’IFREMER;
(3) la construction de ce barrage a également impacté les migrations de l’anguille, une espèce en voie de disparition et en danger critique d’extinction selon l’UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature)