BILAN DU PROGRAMME POISSONS MIGRATEURS 2015 – 2021

BILAN DU PROGRAMME POISSONS MIGRATEURS 2015 – 2021

Tous les responsables d’AAPPMA et Fédérations d’AAPPMA, ainsi que tout organisme et  personnes intéressés par les rivières et les poissons
migrateurs mais également les travaux réalisés en Bretagne en faveur de ces espèces, se doivent de consulter ce rapport paru sur le site
Bretagne Grands Migrateurs (26 mai 2023).

Ce bilan exhaustif permet d’avoir une vue par rivière, à l’échelle régionale, sur l’évolution des populations de poissons migrateurs (saumon atlantique, truite de mer, aloses, anguilles…) et surtout sur les travaux réalisés sur le terrain, notamment concernant la continuité écologique

Bravo à l’équipe technique de Bretagne Grands Migrateurs (Gaelle Germis et Laetitia Le GURUN.) pour leur travail précis et rigoureux qui a le
mérite de montrer qu’il n’y a pas que des mauvaises nouvelles sur le front de l’état des rivières et que des travaux de mise en valeur vont bon train… un peu partout  (voir entre autre les suppressions d’obstacles, la remise à jour des cartes d’habitats, etc…)

DERNIERS CHIFFRES DES MIGRATIONS A KERHAMON

QUATRE saumons de printemps sont passés la station de Kérhamon sur l’Elorn durant cette semaine soit un total provisoire au 20 mai inclus, de 37 saumons sur l’Elorn (rappel 48 en 2022 et de 37 à 245 lors des années précédentes, à la même date) : cette migration de saumons de printemps ne décolle pas de son statut de plus faible observée à cette date.

 

En revanche la remontée des aloses a connu sa meilleure semaine avec près de 90 individus, dont un pic de passage de près de 60 individus durant l’AM du 19 mai (cf. images d’un mâle de 43cm environ et d’une femelle de 57cm). Avec 236 individus à cette date, cet effectif  est d’ores et déjà supérieur à celui de l’an passé : quel que soit la fin de migration, ces 2 années sortent l’Elorn d’une moyenne sur la dernière décade de moins de 80 individus.

 

Avec 226 smolts en dévalaison comptés à la passe, la migration s’achève sur la plus faible observée pour ces juvéniles (rappel 1 736 à la même date en 2022; de 383 à 2500 à la même date les autres années).

SAUMONS DE PRINTEMPS : ON TOUCHE  (presque) LE FOND ?.

Image d’archive de la station de vidéo comptage de Kerhamon représetant 3 saumons remontant le courant en 2020.

 11 saumons de printemps enregistrés au vidéo comptage de Kerhamon à la mi avril ! Même si quelques migrateurs ont franchi les grilles, cet échappement concerne un petit nombre de poissons. La grande question qui se pose ; la  migration printanière 2O23 va t’elle toucher le fond ?

 Certes en 2014 nous étions à peu près dans la même situation qui c’était fortement améliorée en mai. Espérons qu’il en soit de même en 2023.  Ce serait une heureuse surprise pour ne pas dire un miracle dans un contexte général très préoccupant dans la plupart des pays.

EN ROUTE VERS LE GRAND LARGE !

Les jeunes smolts ont été élevés durant 18 mois au Quinquis

 

Une fois relâchés, ils dévaleront le cours d’eau direction l’Atlantique Nord

Jeudi 13 avril, environ 10000 smolts issus de la salmoniculture du Quinquis ont quitté leurs bassins pour rejoindre l’Elorn, direction  l’Atlantique Nord.

 Les premiers rescapés de cette incroyable odyssée marine seront de retour durant l’été 2O24 sous forme de castillons (1) (de 5O à 67 cm 1 Kg à 2 K 5OO kg) après un hiver passé en mer (1HM). Les poissons ayant effectué un séjour marin de 2 hivers (PHM) reviendront au printemps 2O25 sous forme de saumons de printemps de 65 cm à 8O/ 9O cm environ (3 kg à 5/6 kgs voir +). Les gros saumons de 3 hivers de mer ont pratiquement disparu (poisson de 1 mètre et parfois plus de  1O Kg).

Le taux de retour de smolts produits en pisciculture est au maximun de l’ordre de 3 à 4 %.  Pour les smolts sauvages, aujourd’hui  au delà de 5 %;

 Au cours de ces dernières décennies, le taux de survie marin s’est écroulé. Dans les années 70, il était de l’ordre de 15 %, parfois jusqu’à 20 % !. En cause l’impact du réchauffement climatique et plus encore la raréfaction des poissons fourrage base de nourriture du saumon (et de bien d’autres espèces) du fait de la scandaleuse pêche pratiquée, entre autre par les Danois (farine de poissons pour alimenter notamment les élevages intensifs de saumons Norvégiens).  Plus de 3 kg de poisson fourrage sont nécessaire pour produire 1 kg de saumon dans ces « fermes »; Elles sont à l’origine d’un véritable désastre écologique pour les populations de saumons sauvages sur de nombreuses rivières Norvégiennes (voir entre autre problème parasitaire Gyrodactylus Salaris) mais également en Ecosse. Les populations de truites de mer sauvages sont également touchées.

La production de smolts au Quinquis, mis au point SUR CE SITE par les scientifiques du CNEXO-COB (1) à la fin des années 7O  est assurée par les salariés et les bénévoles de l’AAPPMA Elle est financée dans le cadre de la compensation, versée par le syndicat de bassin de l’Elorn, liée au barrage du Drennec dont la construction (1981) a ennoyé les frayères ou zones de reproduction du saumon (et de la truite (3). Les smolts du Quinquis sont identifiés par ablation de l’ adipeuse, petite excroissance graisseuse située entre la nageoire caudale et la dorsale, ce qui permet de les  identifier lors de la passage devant la caméra à la station de Kerhamon.

(1) ou saumon d’été, grisle en anglais,  gwennig en Breton

(2) CNEXO-COB ; Centre National d’Exploitation des Océans, Centre Océanologique de Bretagne, aujourd’hui l’IFREMER;

(3) la construction de ce barrage a également impacté les migrations de l’anguille, une espèce en voie de disparition et en danger critique d’extinction selon l’UICN (Union Internationale de  Conservation de la Nature)

(TIMIDES) PREMIERS SAUMONS DE PRINTEMPS !

Avec 8 poissons comptés au vidéo comptage au 24 mars, même si quelques migrateurs ont pu franchir les grilles profitant des forts débits, nous nous acheminons vers une migration printanière 2023 en berne.

Puissent les semaines à venir démentir ces prévisions une nouvelle fois préoccupantes.

Il s’avère donc, que les membres de la commission migrateurs, mise en place par la fédération départementale des AAPPMA du Finistère en 2018 – dans le cadre de la démarche RENOSAUM avaient  vu juste  en demandant au titre de la LC (limite de Conservation) une division par plus de 2 des quotas des saumons de printemps. (210 contre 481 précédemment pour toutes les rivières du département, dont 20 sur l’Elorn (contre 50 précédemment).

 Hélas, au rythme ou la situation du saumon atlantique évolue, il pourrait s’avérer que ces quotas PHM 2023 soient encore « trop optimistes ».
Ceci précisé, il conviendra que les « sommités » scientifiques régionales expliquent à la communauté des saumoniers, les raisons du quota appliqué sur le SCORFF  pour la période 2023-2027 à savoir : 45 poissons  !

 Quelques rappels s’agissant du Scorff  : 96 PHM en moyenne sur la période 1993-2019, 44 en 2021 et guère mieux en 2022 ! 1 seul saumon passé au 16 mars, ce premier passage ayant été
enregistré le 4 mars!

Nul doute « qu’on » ne manquera pas de nous dire « qu’ils passent tous à côté » !

 Reste que tout cela fait qq peu désordre sur la rivière  » laboratoire », référente au plan régional.

Affaire à suivre  !

 

ECHOS D’OUVERTURE

Au lac du Drennec, près d’une centaine de pratiquants étaient au rendez vous. Peu d’infractions constatées. Le nombre de captures d’arc était en baisse par rapport à l’an dernier malgré un peuplement identique. Après un rapide sondage auprès des pêcheurs nous avons évalué à plus de 120, le nombre de nuitées engendrées par cette période d’ouverture par les seuls habitués du lac. Un élément que les élus du secteur continuent semble t’il à ignorer… alors même que certains d’entre eux accueillent des touristes pêcheurs tous les ans. Affaire à suivre !

Autre constatation positive : en matinée une vingtaine de farios remises à l’eau, ce qui est certes en baisse par rapport à 2022 mais qui tendrait à démontrer –  alors que la remontée dans la trappe durant la période de migration  automnale s’est écroulée (215 en 2021, 25 en 2022)-  qu’une partie de cette population emblématique de truite de lac a réussi à survivre, malgré les conditions estivales à priori létales (30° C en surface, 2O° en profondeur). Il semble donc que la souche présente une forte capacité d’adaptation aux conditions extrêmes,  vraisemblablement liée aux apports d’eau de source dans le lac.

En rivière,  excellents échos surtout en début de matinée. On imagine ce que serait la richesse en fario de l’Elorn si elle n’avait pas à supporter la très forte prédation du cormoran qui chaque prélève des milliers de truites (sans compter tacons, anguille…).

Saumons /  le premier migrateur étant entré en rivière qq jours avant l’ouverture, évidemment pas de miracle à attendre. Une bien triste situation lorsque l’on se rémémore les ouvertures d’antan. Croisons les doigts en  priant St Pierre et en  espérant que la migration de printemps 2023 soit décalée.  Rappelons que le quota saumon de printemps est fixé à 20 poissons en 2023.

Réunion des pêcheurs de saumons

La réunion des pêcheurs de saumon se tiendra dimanche 5 mars 2023 à 10h à la salle du Conseil municipal à la Roche Maurice.

ORDRE DU JOUR :

+ Bilan de la saison 2022

+ Perspectives 2023 et nouvelles règles de gestion 2023 – 2027

AVIS DE CONSULTATION PUBLIQUE – Donnez votre avis

projet renosaumUne consultation publique concernant le « Projet d’arrêté encadrant la pêche de loisirs du saumon atlantique sur les cours d’eau du COGEPOMI (Comité de Gestion des Poissons Migrateurs) des cours d’eau bretons pour la période 2023-2027 » a été lancée pour la future réglementation de la pêche du saumon en Bretagne.

Intéressé-e-s ?

N’hésitez pas à aller sur le lien indiqué. Le document produit par la Fédération est aussi à votre disposition. Merci d’avance pour votre participation

Lien vers la consultation publique :

https://www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr/consultation-sur-le-projet-d-arrete-encadrant-la-a5142.html

 

Lien vers le document réalisé par la Fédération :

Contribution RENAUSAUM

 

Regrettons que nombre de propositions de la commission migrateurs, mise en place par la fédération, n’aient pas été prises en compte comme chacun pourra le constater à la lecture des documents joints. Affaire à suivre donc!

QUID DE LA MIGRATION ESTIVALE DES CASTILLONS ?

Castillon en activité

Castillon en activité  –  Photo Renaud Layadi

 

Après une faible migration de saumon de printemps (moins de 60 poissons à ce jour) les conditions ne sont pas au top pour favoriser la montée estivale des castillons.

Avec  230 poissons c’est un peu mieux qu’en 2021 qui fut une triste année pour les « 1 hiver de mer » (1HM). Les débits faibles – malgré le soutien d’étiage salutaire du lac du Drennec qui maintient des conditions de pêche correctes pour la truite –  et les successions de journées chaudes la situation n’est pas optimale, loin s’en faut,  pour cette migration estivale 2022.

Espérons que la migration 2022 ne soit pas encore en deçà de celle déjà en berne de 2021. (317 poissons )

Seule bonne nouvelle,   2022, depuis plus de 10 ans, sera la meilleure année pour la migration des aloses  (+ de 220 poissons, sans compter la population installée en aval de la station de Kerhamon).

Les débits s’abaissent partout, particulièrement sur les affluents torrentueux de la rive gauche et il faut espérer qu’août ne soit pas caniculaire et que nous pourrons bénéficier de quelques pluies pour limiter « les dégâts » car nous pourrions alors assister à l’assèchement du petit chevelu avec des conséquences lourdes pour les populations piscicoles.

A suivre et en attendant croisons les doigts !