BILAN PROVISOIRE DES MIGRATIONS 2020

SAUMON : Au cours de l’année écoulée 878 saumons ont été dénombrés à la station de vidéo comptage de Kerhamon (non compris l’échappement et les captures légales et illégales réalisées en aval). La barre des 9OO poissons a donc été dépassée. 215 poissons étaient marqués (issus pisciculture QUINQUIS) soit un des plus forts pourcentages jamais observé. (essentiellement des castillons). Un bon point pour notre pisciculteur !

Cette migration 2O2O se décompose comme suit ; 14O saumons de printemps, 738 castillons. L’année se situe donc au delà de la moyenne interannuelle 2O15 – 2O19 : 593 poissons.

Une analyse plus fine de ces chiffres  amène à constater que la montaison de saumons de printemps, après la baisse de 2O19, a retrouvé son niveau des années précédentes.  Loin cependant des chiffres des années 80 et plus encore bien évidemment de ceux des années 7O (estimation ; 5OO à + de 1 OOO).

Compte tenu de l’échappement (vu les débits du début de saison) et de quelques captures réalisées en aval, on peut estimer la population PHM à 15O poissons minimun.

S’agissant des castillons,  le chiffre 738 peut sembler assez conséquent. IL convient cependant de noter que plus de 21O de ces poissons étaient marqués ce qui constitue une remontée très modeste s’agissant des poissons « sauvages » : à peine plus de 5OO individus. Ce nombre de poissons marqués interpelle car il suggère que le taux de survie en mer a été très fort pour les smolts produits en pisciculture.

Les discours optimistes tenus ici ou là sur l’excellente migration 2O2O, y compris par des organismes officiels, doivent être nuancés car si on relève les chiffres des bonnes années depuis 3O ans, force est de constater que les « meilleures bonnes années sont de moins en moins bonnes ». Ceci est confirmé sur l’ELORN qui dispose d’une trappe de comptage depuis les années 8O. Durant cette décennie, la meilleure migration annuelle avait vu remonter 18OO poissons. Plus récemment 1368 en 2O1O. Outre cette tendance à la baisse c’est la diminution du poids moyen des poissons qui est marquante, surtout concernant les saumons de printemps. Un poisson de 6 kg est aujourd’hui exceptionnel, il n’y a pas si longtemps quelques poissons de plus de 8 kg et + étaient encore observés sur notre rivière. Les captures de 4,5 à 5 Kg courantes, à présent de plus en plus rares.

Au rang des bonnes nouvelles soulignons que le prélèvement à la ligne a été relativement faible, tant pour les castillons que les saumons de printemps. Si la ponte 2O2O s’est bien déroulée, les géniteurs ont eu de bons débits pour occuper toutes les zones de frayères. On peut donc espérer une bonne production de juvéniles. Les inventaires IA de septembre prochain nous renseigneront. Quelques espoirs donc pour les castillons en 2O23 et les saumons de printemps en 2O24.

TRUITE DE MER  ;  la meilleure migration observée sur l’Elorn avec 111 poissons ce qui reste cependant modeste mais l’Elorn n’est pas une rivière à truite de mer à l’image de cours d’eau côtier du Nord Finistère. L’installation de nouvelles grilles au niveau du barrage de guidage constitue peut être une explication à savoir que l’échappement a sans doute été plus difficile que par le passé pour ces poissons d’ou ce chiffre en nette hausse.

ALOSE ; avec 41 poissons une remontée médiocre à l’image des migrations de ces dernières années.

PERSPECTIVES 2O21 : la migration de saumons de printemps devrait être intéressante si elle suit la tendance de la migration castillons 2O2O. Par contre la migration estivale risque bien d’être terne et plus encore en 2O22  au vu des résultats d’indice d’abondance. Les inventaires 2O2O ont été faibles, voir très faibles sur la quasi totalité des rivières Bretonnes, même si l’Elorn se situe à un niveau moins préoccupants. Nous attendons les résultats précis.

NB / 72O saumons « non marqués » comptés à Châteaulin sur l’Aulne, une divine surprise. Suite à l’arrêt des lâchers de smolts depuis plusieurs années, la production actuelle est désormais naturelle. Dès lors on pouvait s’attendre à une remontée de 2OO ou 3OO poissons. Avec plus de 7OO poissons (non compris l’échappement) Il semble que la politique mise en oeuvre à la demande de la fédération se soit soldée par un succès, à savoir l’ouverture temporaire des écluses, les fameuses ondes de printemps et d’automne qui à l’évidence a permis à un bon pourcentage de géniteurs de parvenir sur l’Aulne Rivière et ses affluents. Curieusement peu de publicité sur cette nouvelle qui aurait du faire la une de la presse générale et halieutique. . On imagine la richesse de ce fleuve côtier si le canal était enfin libéré de sa vingtaine de « barrages » , vraisemblablement plus de 2 OOO poissons en année faste.  Cette perspective n’est hélas pas à l’ordre du jour. Attendons à présent l’aménagement du barrage infranchissable de la poudrerie de Pont de Buis sur la Douffine, affluent du cours maritime de l’Aulne, une rivière modeste mais à fort potentiel (vraisemblablement de 2OO à 3OO poissons).

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